Bagad Brieg Pipe Band

Vive le roi !

Pépette_1er

 

Ce dimanche matin de juillet, allée de Locmaria, bagadoù et cercles celtiques s’agglutineront sur les quais de l’Odet attendant le top départ du défilé qui animera les rues de Quimper. Comme il en est de tradition, coiffes bigoudènes, Gwenn Ha Du et bourdons de cornemuse cohabiteront dans un brouhaha qui ne semble routinier qu’aux acteurs présents.

 

Mais à la 10e place de la parade, c’est un cérémonial annuel incontournable qui animera les rangs. Un rite ancestral auquel s’apprêtent à s’adonner les sonneurs vêtus de noir et d’or du bagad Brieg.

 

Ray-ban sur le nez, chapeau coiffé fièrement… Quel est donc ce mystérieux individu au centre de toutes les attentions ? Alors que des « Vive le roi !  » retentissent avec fracas dans les coursives de Quimper, que la capitale cornouaillaise s’est sans le vouloir choisie un digne représentant, pourquoi tant de battage ?

 

Folklore ou pied de nez fallacieux ?

 

Il faut revenir au siècle dernier pour dénouer toutes ces interrogations.

En l’an de grâce 1999, la Cornouaille couronne la 62e reine de son histoire. Encadrée de ses demoiselles d’honneur, elle parade et salue son peuple venu l’acclamer comme chaque année depuis 1923. Mais toujours pas l’ombre d’un roi à ses côtés… Qu’à cela ne tienne ! C’est sans compter sur cette triplette briécoise ! S’autoproclamant « pères fondateurs », plus farfelus que sages, ils se lancent le défi de trouver le charmant musicien qui fera danser cette éternelle célibataire. Une révolution dans le royaume ! La belle souveraine passera le nouveau millénaire au bras de J.C. 1er, Roi Canard de Cornouaille.

 

N’y voyez aucun fonctionnement démocratique et intelligible. Devenir l’élu dépend de tant de critères qu’un esprit sain en perdrait la raison. Seuls les anciens rois gardent précieusement le secret d’une nomination.

 

Et c’est donc aujourd’hui, en 17 après J.C., que Pépette 1er, couronné en 2015, s’apprête à transmettre le pouvoir à son successeur. Poche en fleurs de lys et Jolly Roger à l’oreille, le costume du monarque a bien évolué au fil des années : le port du chapeau reste bien sûr obligatoire, qui doit être étoffé d’une décoration supplémentaire à chaque passation. Le célèbre brodeur, Pascal Jaouen, lui-même, y a apporté sa touche créative.

 

Arrivé plus tardivement à la cour, le bouffon, reconnaissable à son bragoù braz, anime les banquets royaux. À chaque règne sa particularité : la terreur des bourreaux sous Yves 1er, le roi bouffon Babass 1er, les échangistes Erle et Brice 1ers, le duo comique de Pierrick 1er… Et même, à l’heure des Conchita Wurst et du mariage pour tous, Carole 1er (dynastie Carolingienne) emboîte le pas de l’actualité en devenant la première femme à devenir roi.

 

Alors ? Qui ? Qui prendra la tête de ce drôle de régime ? Réponse dimanche 24 juillet à Quimper. Et si l’information ne circule pas jusqu’à vous, n’ayez crainte. Dès que vous apercevrez les musiciens au pavillon noir escortant leur souverain chapeauté, le défilé au rythme des «  Vive le roi ! » et des hourras suffira à vous mettre sur la piste…

 

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